La version de votre navigateur est obsolète. Nous vous recommandons vivement d'actualiser votre navigateur vers la dernière version.

couv out of memorycouv out of memoryOut of memory

L'histoire d’un crime par omission, une culpabilité immédiatement reconnue par le criminel qui ne tente pas de se soustraire à la Justice mais qui la tient pour impuissante et qui décide lui-même de l’application de la peine.

 

Une mémoire disjonctée, saturée, fragmentée qui affiche, comme un vieil ordinateur, le message d’erreur « out of memory » pour signifier le dépassement de ses capacités.

 

Pièce tragique pour un comédien, Out of Memory  est le chant poétique et résolument actuel d'un père en quête de rédemption : un récit bouleversant...

(Pièce à un personnage masculin)

 Commander

Le texte :

La forme est sèche, volontairement minimaliste,  afin d’interdire toute échappatoire au lecteur ou au spectateur. Le texte est conçu sans ponctuation, afin que l’acteur puisse à chaque représentation trouver un chemin différent, et transmettre ainsi les innombrables nuances d’une humanité tourmentée.

L’attention portée à la prosodie pendant l’écriture a été constante, afin d’obtenir un texte à la musicalité presque classique, mais portant une parole et des enjeux dramatiques  contemporains.

CircuitCircuit

Extrait :

 

 

Chut
pas le présent
pas encore
plutôt égrener le chapelet des souvenirs
se souvenir
ne jamais plus jamais oublier
se souvenir des bonheurs dont je n’ai pas su
me contenter
se souvenir des bonheurs
non pas pour calmer la douleur
mais au contraire
par contraste
la renforcer
garder la douleur brûlante
se fouiller les entrailles au rasoir
tailler la dure-mère au scalpel
se castrer sérieusement
s’arracher les ongles
consciencieusement
se crever les yeux au chalumeau
enfoncer la roulette au cœur de la dent
je veux connaître les secrets des bourreaux
tester chacune des recettes sur ma chair
écartelé entre quatre chevaux
roué pelé vif démembré
qu’on m’enduise de miel
que les fourmis me rongent
qu’on m’enserre la tête dans l’étau
lapidé déchiqueté du poivre sur les plaies
qu’on écrase mes articulations à la masse
qu’on découpe mon enveloppe en lanières
qu’on m’arrache la langue
qu’on me trépane
qu’on me coupe les paupières
qu’on me plonge dans l’huile bouillante
ne peut-on pas me trancher les dix doigts
retrousser la peau de mon crâne
m’entamer l’occiput à la scie à métaux
n’y a-t-il donc personne
pour verser le métal en fusion
au creux de mes pupilles