Le flot
C’est un flot de satin, un bien joli ruban,
Une vague ondulant, sous mes yeux, dans tes mains,
Un jeu immémorial joué jusqu’au matin,
C’est un flot de satin qui fait pulser le sang.
C’est un flot de dentelle à suivre lentement,
Serpentin traversant les brumes oniriques,
Un chemin de montagne aux cimes hypnotiques,
Une rivière noire coulant nonchalamment.
C’est un flot de soie pure au creux doux de tes seins,
Qui signale des eaux peuplées par les sirènes,
Rocher de Lorelei, le beau bijou du Rhin,
Le manteau d’Arlequin au-dessus de la scène.
C’est un flot de satin, flot de soie, de dentelle,
Une rivière noire, un serpentin troublant,
Un papillon coquin que la nuit ensorcelle,
Qui caresse ta peau : un bien joli ruban.