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ROMANS


Mademoiselle de Bréville, officier du roi.

 

À la mort de son père, le comte de Bréville, Louise prend une décision radicale. Impossible pour elle de se contenter de la vie mondaine et conjugale que l’on attend d’une femme de son rang. Son rêve de toujours, c’est d’emboîter le pas de son père et d’embrasser une carrière militaire. Sous les traits d’un homme, M. de Préville, Louise part à l’assaut du monde, au service du Royaume de France sur terre comme en mer.

 

 

 

 

 

 

Commander...

 

 

Extrait :

Louise apprit bien vite à grandir loin de son père, souvent absent du manoir familial pour cause de campagnes militaires au service du roi. A chacun des retours de Monsieur le comte, elle écoutait les récits tissés par les hauts faits d’armes, l’héroïsme, et l’amour du roi, tout en admirant l’habit paternel en drap blanc écru, boutons dorés et chapeau noir.


Très tôt, son éducation fut confiée à l’intendant du domaine, l’abbé Reyneau. Du moins son éducation officielle. Pendant les absences du comte et en secret de celui-ci, elle reçut aussi les bases d’une instruction plus martiale, délivrée par Gaspard Provost, maître d’armes de son état. Devenu boiteux d’un mauvais coup de sabre reçu à la bataille d’Arras en 1640, il dépendait de l’hospitalité d’Antoine de Bréville dont il avait gagné l’amitié sur les champs de bataille et qu’il servait désormais, sa mission principale consistant à protéger le manoir et Louise quand Monsieur le comte en était absent. Progressivement, il avait initié la jeune fille à l’escrime, au tir et à l’équitation. Elle fut ravie d’occuper ses journées autrement que par la grammaire, l’arithmétique, les prières et les bonnes manières.


Un peu avant qu’elle eut quinze ans, un garde royal vint un matin pour respectueusement l’informer que, à l’instar de beaucoup de ses ancêtres, Monsieur le comte était mort au combat. La chose était advenue pendant la bataille de Saint-Gothard, d’une balle dans le crâne tirée d’on ne sait où. Curieusement, Antoine de Bréville n’était pas mort sur le coup mais avait agonisé pendant trois jours entiers avant de confier son âme à Dieu. Mais Louise ne voulut retenir qu’une image de cette annonce, celle du comte menant l’assaut et trouvant la mort à la tête de sa compagnie. Elle en conçut un chagrin immense, inextinguible, et un dessein irrépressible : elle prit la ferme résolution de servir à la suite de son père, exercer le métier des armes et devenir officier du roi.